Publié par L’industrie de la construction est un moteur économique puissant, mais elle est aussi un environnement à haut risque. Derrière les casques, les bottes de sécurité et les vestes de haute visibilité se cache une culture de prévention qui ne s’improvise pas. Au premier plan de cette culture se trouve le formateur en Santé et Sécurité au Travail (SST). Loin d’être un simple instructeur, il est un expert en la matière, un pédagogue et un gardien de la vie humaine sur les chantiers du Québec. Son rôle est de transformer les règlements et les statistiques en réflexes quotidiens, en enseignant aux travailleurs et aux gestionnaires comment identifier les dangers, adopter les bonnes pratiques et, ultimement, prévenir les accidents. Il est l’architecte invisible d’un chantier sécuritaire, et son expertise est aussi vitale que les fondations d’un bâtiment.
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Un quotidien polyvalent entre l’enseignement et le terrain
Le travail d’un formateur en SST est une mission à multiples facettes, qui se déploie à la fois en salle de classe et sur le terrain.
La conception et l’adaptation des formations : Le formateur en SST doit constamment se tenir à jour. Il suit l’évolution des technologies, des matériaux et des réglementations de la CNESST. Il conçoit des formations sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques d’une entreprise ou d’un projet, s’assurant que les contenus sont pertinents et à la fine pointe des connaissances.
En salle de classe : le transfert de connaissances : Sa tâche la plus reconnue est l’animation de formations, dont la plus emblématique est le cours d’initiation de 30 heures, obligatoire pour tous les travailleurs avant d’accéder à un chantier au Québec, tel que certifié par l’ASP Construction. Au-delà de ce cours de base, il enseigne une multitude de sujets spécifiques : le travail en hauteur, les risques liés à l’amiante, la sécurité électrique, l’utilisation sécuritaire de la machinerie lourde et les procédures de cadenassage. Sa pédagogie doit être engageante et ses exemples concrets pour que l’information soit bien intégrée.
Sur le chantier : la consultation et l’audit : Le formateur ne se contente pas de la théorie. Il peut être sollicité par des entreprises pour des visites de chantier. Il agit alors comme un consultant, observant les pratiques, identifiant les risques spécifiques à un environnement de travail donné et proposant des solutions concrètes pour améliorer la sécurité. Il peut aussi être responsable de l’évaluation des risques liés à l’introduction d’un nouvel équipement ou d’un nouveau procédé.
Exigences, compétences et formation : plus qu’un instructeur, un expert en prévention
Pour devenir un formateur en SST respecté, il faut allier une solide formation à une expérience concrète et à des qualités humaines essentielles.
- Formation académique : Il n’y a pas un seul chemin. Souvent, les formateurs ont un bagage académique dans un domaine pertinent, comme un baccalauréat en gestion des risques, un certificat universitaire en santé et sécurité du travail, ou un diplôme d’études collégiales (DEC) dans un domaine technique. Un programme court de type AEC est aussi une voie d’accès courante.
- Certifications obligatoires : Pour être autorisé à donner les formations officielles de l’industrie, le formateur doit obtenir la certification requise, notamment auprès de l’ASP Construction. C’est la garantie que ses connaissances et ses compétences sont reconnues par les instances réglementaires québécoises.
- Expérience sur le terrain : Le plus grand atout d’un formateur est sa crédibilité. Avoir travaillé soi-même sur un chantier de construction lui confère une légitimité inégalée. Un formateur qui a une compréhension concrète de la réalité du travailleur est plus à même de créer un lien de confiance et d’inciter à un véritable changement de comportement.
- Compétences techniques : Il doit posséder une maîtrise pointue de la Loi sur la santé et la sécurité du travail et du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) du Québec. Il doit également être à l’aise avec la documentation technique et être capable d’analyser des données pour identifier des tendances d’accidents.
- Compétences interpersonnelles :
- Pédagogie et communication : Le formateur doit être un excellent communicateur, capable d’expliquer des concepts complexes de manière simple et mémorable.
- Leadership et autorité : Il doit être capable de capter l’attention de son auditoire, de le motiver et d’inspirer un engagement envers la sécurité.
- Empathie et écoute : Il doit comprendre les défis et les résistances des travailleurs pour adapter son discours et s’assurer que le message est bien reçu.
Responsabilités cruciales : le gardien de la culture de sécurité
Les responsabilités d’un formateur en SST vont bien au-delà de la simple diffusion d’informations.
- Protéger les vies : Sa responsabilité ultime est d’équiper chaque travailleur des outils cognitifs pour se protéger lui-même et ses collègues. Il contribue directement à la réduction du nombre d’accidents et de blessures.
- Assurer la conformité réglementaire : Il est le garant que les entreprises et les travailleurs respectent les obligations légales en matière de sécurité, protégeant ainsi l’entreprise des amendes et des sanctions de la CNESST.
- Créer une culture de sécurité durable : Le plus grand succès d’un formateur n’est pas d’avoir un auditoire attentif, mais de voir ses enseignements se traduire en comportements sécuritaires durables. Il aide à bâtir une culture où la sécurité n’est pas une contrainte, mais une valeur partagée.
Le formateur en Santé et Sécurité au Travail est un professionnel essentiel à l’industrie de la construction au Québec. Il incarne le lien vital entre la réglementation, l’expertise et la réalité du terrain. Son travail est exigeant, mais son impact est inestimable. En transmettant ses connaissances avec passion et en inspirant un engagement profond pour la sécurité, il contribue à bâtir non seulement des structures, mais aussi une industrie plus humaine et plus sécuritaire. Il est, en fin de compte, l’expert qui permet à chaque travailleur de rentrer chez lui en bonne santé à la fin de la journée, et c’est là sa plus grande réussite.rité de notre environnement bâti.
jackstaff.ca
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*Dans cet article, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.