Publié par Dans le monde effervescent de la construction, où les projets s’enchaînent et les équipes se composent et se décomposent au gré des chantiers, il peut être tentant, lors d’un départ, de claquer la porte ou de minimiser l’importance des dernières semaines. Pourtant, que l’on vise un nouveau défi, une réorientation de carrière ou une retraite bien méritée, mettre fin à son emploi en bons termes n’est pas qu’une simple courtoisie; c’est une stratégie professionnelle essentielle dont les bénéfices, souvent insoupçonnés, peuvent façonner durablement votre parcours. Dans une industrie où le réseau est roi et la réputation, un atout précieux, une sortie maîtrisée peut ouvrir plus de portes qu’elle n’en ferme, que ce soit pour un emploi de chantier ou de bureau.
Le réseau, le pilier de la construction
L’industrie de la construction au Québec est un milieu caractérisé par des liens étroits et une forte interdépendance. Les entrepreneurs, les ouvriers spécialisés, les ingénieurs et les architectes se croisent fréquemment d’un projet à l’autre, d’une entreprise à l’autre. Dans ce contexte, votre réputation professionnelle vous précède et vous suit. Une étude de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) souligne d’ailleurs l’importance du réseau professionnel comme levier de carrière.
Partir en mauvais termes, c’est risquer de nuire à cette réputation. Un départ précipité, un manque de professionnalisme ou des propos négatifs peuvent rapidement se répandre et atteindre d’anciens collègues, superviseurs, ou même de futurs employeurs. Au contraire, une transition respectueuse démontre votre maturité, votre professionnalisme et votre engagement, des qualités hautement valorisées sur le marché de l’emploi en construction.
Les avantages concrets d’une fin d’emploi en douceur
Au-delà de la simple courtoisie, une rupture de contrat gérée avec soin offre des bénéfices tangibles :
1. Maintien de références solides
L’une des raisons les plus évidentes est la qualité des références. Un futur employeur dans la construction, qu’il s’agisse d’une grande entreprise générale ou d’un petit sous-traitant, contactera presque toujours vos anciens superviseurs. Si votre départ s’est fait de façon chaotique, il est peu probable que votre ancienne direction vous donne un avis favorable. En revanche, si vous avez géré votre transition avec professionnalisme – en offrant un préavis adéquat, en terminant vos tâches ou en formant votre remplaçant – vos anciens employeurs seront plus enclins à témoigner de vos compétences et de votre attitude positive.
2. Possibilités de retour ou de collaboration future
Le marché de la construction est cyclique et les besoins en main-d’œuvre varient. Il n’est pas rare de voir d’anciens employés revenir travailler pour la même entreprise ou collaborer sur de nouveaux projets. Une sortie en bons termes maintient ces portes ouvertes. Si l’entreprise est en difficulté et doit faire des mises à pied, ou si vous réalisez que votre nouvel emploi ne vous convient pas, le fait d’avoir laissé une bonne impression vous permettra d’être reconsidéré sans hésitation. L’APECQ (Association des entrepreneurs en construction du Québec) insiste sur la valeur de la main-d’œuvre expérimentée et sur la rétention des talents, même si cela implique des va-et-vient.
3. Transition fluide pour le projet et l’équipe
Dans la construction, un départ impromptu peut avoir des conséquences directes sur l’avancement du projet et la charge de travail de l’équipe restante. Un préavis suffisant (généralement deux semaines, mais plus si votre rôle est critique) et une période de transition bien gérée permettent de minimiser ces perturbations. Cela inclut le transfert des dossiers, l’explication des particularités des tâches en cours et la formation du personnel qui prendra le relais. Cette approche réduit le stress pour vos collègues et démontre votre sens des responsabilités envers le projet, ce qui est fortement apprécié dans un environnement où la collaboration est primordiale.
4. Bien-être personnel et professionnel
Partir en paix, c’est aussi bon pour vous. Éviter les conflits et les rancœurs permet de tourner la page plus sereinement et de commencer votre prochaine étape professionnelle avec une attitude positive. La gestion du stress et du bien-être au travail est un enjeu de plus en plus reconnu par des organismes comme la CNESST, et une transition harmonieuse contribue à une meilleure santé mentale. De plus, vous n’aurez pas à craindre de croiser d’anciens collègues ou gestionnaires sur de futurs chantiers ou événements de l’industrie.
Comment assurer un départ réussi ?
- Préavis respectueux : Informez votre employeur de votre départ dans un délai raisonnable (minimum deux semaines, ou selon votre contrat).
- Offrir son aide pour la transition : Proposez de former votre remplaçant ou de documenter vos tâches et projets en cours.
- Maintenir votre engagement : Restez professionnel et productif jusqu’à votre dernier jour.
- Discrétion : Évitez de critiquer l’entreprise ou vos collègues, surtout sur les réseaux sociaux.
- Remercier : Exprimez votre gratitude pour les opportunités et l’expérience acquise.
Dans l’industrie de la construction québécoise, où chaque professionnel est un maillon essentiel d’un vaste réseau, l’art de quitter son emploi en bons termes est une compétence aussi cruciale que la maîtrise de son métier. C’est un investissement dans votre future carrière, une marque de respect envers ceux avec qui vous avez collaboré, et un gage de professionnalisme qui résonnera bien au-delà de la clôture du chantier. Un départ harmonieux ne fait pas seulement honneur à votre parcours passé; il jette les bases solides d’opportunités futures, assurant que votre réputation dans le secteur de la construction reste aussi solide que les structures que vous aidez à bâtir.
Références :
Remise de votre démission : À faire et à ne pas faire – Michael Page
7 raisons de partir en bons termes avec votre employeur – HelloWork
Démissionner et rester en bons termes avec son ex-employeur – Journal de Montréal
jackstaff.ca
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