Publié par Sur chaque chantier de construction, l’acier se tord, le béton coule, et les équipements lourds opèrent dans un ballet incessant. Au cœur de cette effervescence, où les risques sont omniprésents, se trouve un professionnel dont la mission est d’une importance capitale : le conseiller en santé et sécurité au travail (SST). Loin d’être de simples surveillants, ces experts sont les véritables gardiens du bien-être et de l’intégrité physique de milliers de travailleurs. Leurs actions quotidiennes, souvent discrètes, garantissent que les projets avancent non seulement selon les délais et budgets, mais surtout dans un environnement où la sécurité est non négociable. Cet article explore les exigences, les compétences, les responsabilités et le quotidien exigeant de ces piliers de la prévention dans l’industrie de la construction québécoise.
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Un rôle stratégique : au-delà des inspections, la culture de prévention
Le conseiller en SST est bien plus qu’un inspecteur. C’est un stratège de la prévention, un formateur et un facilitateur qui œuvre à intégrer la sécurité au cœur même des opérations de construction. Son quotidien est une mosaïque d’activités variées, allant de l’analyse de risques à la formation, en passant par l’intervention d’urgence. Sur les chantiers, souvent sous la responsabilité directe de l’entrepreneur ou d’une firme spécialisée, il est le référent en matière de sécurité.
Sa présence est d’autant plus cruciale que l’industrie de la construction est reconnue comme l’une des plus à risque en matière d’accidents de travail. Au Québec, des organismes comme l’ASP Construction et la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) encadrent rigoureusement les pratiques, faisant du conseiller en SST un acteur clé de la conformité et de la performance.
Exigences et compétences : un profil polyvalent et rigoureux
Devenir conseiller en SST dans le milieu de la construction au Québec demande une combinaison de formation spécialisée et de compétences pratiques.
- Formation : La plupart des conseillers détiennent une formation collégiale (DEC) en techniques de génie industriel, en techniques de l’environnement, hygiène et sécurité au travail, ou un baccalauréat en relations industrielles avec une spécialisation en SST, voire un certificat ou une maîtrise en santé et sécurité du travail. Certains ont également une solide expérience de terrain dans un métier de la construction, ce qui est un atout majeur pour comprendre les réalités du chantier.
- Connaissances approfondies :
- Lois et règlements : Maîtrise parfaite de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), ainsi que de toutes les normes spécifiques à la construction.
- Procédures de sécurité : Connaissance des techniques de travail sécuritaires, de la gestion des permis de travail (travaux en hauteur, espaces clos, cadenassage), et des plans de mesures d’urgence.
- Matériaux et équipements : Compréhension des risques liés aux matériaux de construction (amiante, silice cristalline, produits chimiques) et à l’utilisation des équipements lourds (grues, pelles mécaniques, nacelles).
- Compétences interpersonnelles :
- Communication et pédagogie : Capacité à communiquer efficacement avec tous les niveaux hiérarchiques, des ouvriers aux dirigeants, et à former le personnel de manière claire et engageante.
- Leadership et persuasion : Influencer positivement les comportements et promouvoir une culture de sécurité sans être perçu comme un simple « policier ».
- Analyse et résolution de problèmes : Identifier les risques, analyser les causes d’accidents et proposer des solutions pratiques et efficaces.
- Rigueur et observation : Être capable de repérer les situations dangereuses et de faire respecter les procédures avec constance.
- Adaptabilité : Travailler dans des environnements changeants, souvent sous pression.
Responsabilités quotidiennes : prévenir, intervenir, former
Le conseiller en SST porte de lourdes responsabilités, car il est directement impliqué dans la protection de la vie des travailleurs et la pérennité de l’entreprise. Son quotidien est très varié :
- Évaluation et gestion des risques :
- Effectuer des inspections régulières des lieux de travail pour identifier les dangers potentiels (travaux en hauteur, accès aux machineries, risques électriques, échafaudages, tranchées).
- Participer à l’élaboration de plans de prévention spécifiques à chaque chantier.
- Analyser les tâches critiques et recommander des méthodes de travail sécuritaires.
- Formation et sensibilisation :
- Dispenser des formations sur les thèmes de sécurité (travail en hauteur, cadenassage, espaces clos, SIMDUT).
- Organiser des réunions de sécurité et des « toolbox talks » (causeries) quotidiennes ou hebdomadaires pour sensibiliser les travailleurs aux risques du jour.
- Intervention et enquête :
- Intervenir rapidement en cas d’incident ou d’accident, sécuriser les lieux et coordonner les premiers secours.
- Mener des enquêtes approfondies sur les accidents et les quasi-accidents pour en déterminer les causes profondes et éviter leur répétition.
- Rédiger des rapports d’accidents pour la CNESST et l’employeur.
- Veille réglementaire et conformité :
- S’assurer que l’entreprise et les chantiers respectent toutes les lois, règlements et normes en vigueur.
- Mettre à jour les procédures de sécurité en fonction des évolutions réglementaires et des meilleures pratiques.
- Collaboration :
- Travailler en étroite collaboration avec les représentants des travailleurs, les superviseurs, les gestionnaires de projet et les équipes de production.
- Maintenir des liens avec l’ASP Construction et la CNESST.
Un environnement de travail varié : des chantiers aux bureaux
Le conseiller en SST passe une grande partie de son temps sur le terrain, au cœur de l’action. Qu’il s’agisse de vastes chantiers de génie civil (ponts, routes, barrages), de la construction d’immeubles résidentiels ou commerciaux, ou de projets industriels complexes, chaque environnement présente des défis uniques.
Sur un chantier routier, il pourrait superviser la sécurité des opérateurs d’équipement lourd et la signalisation. Dans un bâtiment en hauteur, il s’assurerait de la sécurité des travailleurs sur échafaudages ou nacelles. Sur un chantier industriel, il veillerait à la manipulation sécuritaire des produits chimiques ou des systèmes complexes.
Ce travail peut exiger de longs trajets, des horaires flexibles et une capacité à travailler dans toutes les conditions météorologiques. Les conseillers en SST peuvent être employés directement par de grandes entreprises de construction, par des firmes de consultation spécialisées en SST, ou travailler pour des organismes comme l’ASP Construction.
Le conseiller en santé et sécurité au travail dans l’industrie de la construction au Québec est un maillon indispensable de la chaîne de valeur. Son expertise est le rempart contre les accidents, le moteur d’une culture de prévention forte et le garant de la pérennité humaine et financière des projets. Dans un secteur en constante évolution, où la complexité des chantiers et la rareté de la main-d’œuvre augmentent les défis, l’engagement et les compétences de ces professionnels sont plus que jamais essentiels pour assurer que chaque jour de travail se termine en toute sécurité pour tous.
Références:
Voici une liste non exhaustive d’écoles et d’organismes qui offrent des cours ou des programmes pertinents:
Formations collégiales (DEC et AEC)
- Collège Ahuntsic Ce Cégep est très actif dans la formation continue en SST pour le secteur de la construction. Il offre notamment des programmes de perfectionnement ou des attestations.
- Perfectionnement professionnel | Coordonnateur en santé et sécurité sur les chantiers de construction (souvent en partenariat avec la CNESST)
- La législation et la normalisation en santé et sécurité du travail (pour intervenants en SST)
- Plusieurs cégeps à travers le Québec offrent un DEC en Techniques de l’environnement, hygiène et sécurité au travail (265.A0). Ce programme multidisciplinaire est très pertinent pour la SST. Pour trouver la liste des cégeps offrant ce DEC, vous pouvez consulter :
Formations universitaires (Certificats, DESS, Maîtrises)
- Université Laval L’Université Laval propose plusieurs programmes en lien avec la SST, souvent rattachés aux domaines des relations industrielles ou de la gestion.
- Université de Montréal L’UdeM offre également des formations reconnues en SST.
- Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) L’UQAT se distingue par ses programmes en SST offerts entièrement à distance, ce qui peut être très avantageux pour les professionnels en activité.
- Formation à distance en santé et sécurité au travail (certificat, microprogrammes, etc.)
- Université du Québec à Rimouski (UQAR) L’UQAR propose aussi un certificat en santé et sécurité au travail.
Organismes et formations de l’industrie
- ASP Construction – Bien que l’ASP Construction n’offre pas un programme complet de conseiller en SST, elle est l’organisme clé pour toutes les formations obligatoires et de perfectionnement en sécurité spécifiques à la construction au Québec. Le cours de santé et sécurité générale sur les chantiers de construction (30 heures) est un prérequis essentiel pour travailler sur un chantier et est souvent exigé pour des postes de conseiller.
- Santé et sécurité générale sur les chantiers de construction
- Leur site propose aussi des ressources et des guides très pertinents pour les professionnels en SST.
- Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) La CNESST est l’organisme gouvernemental qui applique la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Elle propose des ressources, des publications et parfois des webinaires ou des formations en partenariat avec des établissements scolaires.
- Formations et webinaires de la CNESST (à surveiller régulièrement pour des annonces spécifiques)
Avant de vous inscrire, je vous conseille de bien vérifier les conditions d’admission de chaque programme, la durée de la formation, les modalités d’enseignement (en ligne, en présentiel, hybride) et les débouchés professionnels afin de choisir le parcours qui correspond le mieux à vos objectifs de carrière et à votre situation.
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*Dans cet article, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.