Sur un chantier de construction, qu’il s’agisse d’un imposant complexe multi-résidentiel, d’un centre commercial animé, d’un nouvel hôpital ou d’une usine à la fine pointe de la technologie, une figure incarne le leadership, l’organisation et la rigueur : le surintendant de chantier. Ce professionnel est bien plus qu’un simple gestionnaire; il est le véritable chef d’orchestre des opérations, la personne responsable de transformer les plans et les budgets en structures concrètes et fonctionnelles. Au cœur de l’action, le surintendant est le garant de la sécurité, de la qualité, des délais et de la bonne coordination entre tous les corps de métier. Son rôle, exigeant et multifacette, est essentiel à la réussite de tout projet de construction d’envergure au Québec.
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Un quotidien intense : de la coordination aux imprévus
Le quotidien d’un surintendant de chantier est loin d’être routinier. Chaque jour apporte son lot de défis, de décisions à prendre et d’interactions avec une multitude d’acteurs. Le surintendant est souvent le premier arrivé et le dernier à partir, assurant une présence constante et une surveillance attentive des opérations.
Sa journée typique peut inclure :
- La planification et la coordination : Chaque matin, il passe en revue les tâches de la journée, répartit les équipes, attribue les travaux et s’assure que les matériaux et équipements sont disponibles. Il coordonne les activités des différents corps de métier (charpentiers, électriciens, plombiers, ferblantiers, etc.) pour éviter les conflits et optimiser le déroulement du chantier.
- La supervision de l’exécution : Il est constamment sur le terrain, observant les travaux pour s’assurer qu’ils sont réalisés selon les plans, les devis et les normes de qualité. Il vérifie la conformité, repère les erreurs potentielles et veille au respect des échéanciers.
- La gestion de la sécurité : C’est une de ses responsabilités primordiales. Il s’assure que toutes les règles de santé et sécurité au travail sont appliquées, que les équipements de protection sont portés, que les zones dangereuses sont sécurisées et que les protocoles (cadenassage, travail en hauteur, blindage de tranchée) sont respectés. Il anime des rencontres de sécurité (« toolbox talks ») et intervient en cas de manquement.
- La résolution de problèmes : Les imprévus sont monnaie courante sur un chantier (conditions de sol inattendues, retards de livraison, erreurs sur les plans). Le surintendant doit prendre des décisions rapides et efficaces, trouver des solutions pratiques et communiquer les ajustements nécessaires au chargé de projet.
- La gestion des communications : Il est le lien entre le chargé de projet, les sous-traitants, les fournisseurs, les ingénieurs et architectes, et les équipes sur le terrain. Il participe à des réunions de chantier, rédige des rapports d’avancement et gère les non-conformités.
- Le contrôle de la qualité : Il s’assure que les standards de qualité sont respectés à toutes les étapes, de la structure aux finitions.
Ce rôle exige une grande capacité à gérer le stress, une réactivité constante et une aptitude à jongler entre les aspects techniques, humains et administratifs.

Exigences et compétences : l’expérience au service du leadership
Le surintendant de chantier est généralement un professionnel expérimenté qui a gravi les échelons de l’industrie. Son rôle de leader exige un mélange unique de savoir-faire technique, de compétences en gestion et de qualités personnelles.
- Expérience de terrain probante : Il n’y a pas de diplôme unique pour devenir surintendant. La plupart ont commencé comme ouvriers qualifiés (charpentier-menuisier, maçon, plombier, etc.) et ont acquis plusieurs années d’expérience (souvent 10 ans ou plus) sur des chantiers d’envergure. Cette expérience leur confère une connaissance approfondie des réalités du terrain, des méthodes de construction et des défis de chaque corps de métier.
- Formation complémentaire : Des formations en gestion de projet, en supervision de chantier, en lecture de plans avancée, en gestion de la santé et sécurité au travail, ou en informatique (suite Office, logiciels de planification) sont des atouts majeurs. Certains peuvent détenir un DEC en Technologie du génie civil ou une AEC ou une formation en gestion de la construction.
- Carte ASP Construction : La carte de santé et sécurité générale sur les chantiers de construction (30 heures) est obligatoire, et la connaissance approfondie des règlements de la CNESST et de l’ASP Construction est cruciale (ASP Construction).
- Compétences techniques spécifiques :
- Maîtrise de la lecture de plans et devis : Interpréter des plans architecturaux, structuraux, mécaniques et électriques complexes.
- Connaissance des méthodes de construction : Comprendre toutes les étapes de la construction, des fondations aux finitions, et les meilleures pratiques pour chaque tâche.
- Gestion des équipements et matériaux : Connaître les caractéristiques des équipements lourds et des matériaux, et savoir gérer leurs approvisionnements et leur utilisation.
- Connaissance des codes et normes : Maîtriser le Code de construction du Québec, les normes de l’industrie et les exigences réglementaires.
- Compétences de leadership et interpersonnelles :
- Leadership fort et mobilisateur : Inspirer confiance, motiver les équipes et faire preuve d’autorité juste.
- Communication exceptionnelle : Écouter activement, donner des instructions claires, négocier et gérer les conflits avec diplomatie.
- Sens de l’organisation et planification stratégique : Gérer plusieurs tâches simultanément, anticiper les besoins et établir des priorités.
- Résolution de problèmes et prise de décision rapide : Réagir efficacement aux imprévus et trouver des solutions pratiques.
- Rigueur, autonomie et sens des responsabilités : Agir avec professionnalisme et prendre en charge les enjeux du chantier.
Responsabilités cruciales : le garant de la réussite du projet
Les responsabilités du surintendant sont immenses et ont un impact direct sur la performance et le succès financier du projet :
- Sécurité des travailleurs : C’est sa responsabilité primordiale. Il est le gardien de la santé et sécurité sur le chantier, veillant à ce que personne ne prenne de risques inutiles et que l’environnement de travail soit sécuritaire.
- Qualité des travaux : Il est le premier à voir ce qui se construit. Il s’assure que chaque élément est conforme aux standards les plus élevés, évitant ainsi des retouches coûteuses et des problèmes à long terme.
- Respect des échéanciers : Il gère le calendrier des opérations, optimise les ressources et prend les mesures nécessaires pour que le projet soit livré dans les délais prévus.
- Maîtrise des coûts : Bien qu’il ne gère pas directement le budget, ses décisions en matière d’efficacité, de gestion des imprévus et d’utilisation des ressources ont un impact direct sur la rentabilité du chantier.
- Gestion des ressources humaines : Il encadre les équipes, assure un bon climat de travail, gère les performances et aide à la résolution des tensions.
- Relations avec les parties prenantes : Il est le point de contact clé pour les sous-traitants, les inspecteurs et parfois le client, assurant une collaboration fluide.
Une variété de projets : de l’édifice au complexe industriel
Le surintendant de chantier travaille sur une grande diversité de projets, ce qui rend le métier constamment stimulant et riche en apprentissages :
- Construction multi-résidentielle : Supervision de l’édification de condos, d’appartements locatifs, des tours aux petits immeubles, gérant les défis liés aux espaces partagés et à la densité.
- Construction commerciale : Gestion de la construction ou de la rénovation de centres commerciaux, de boutiques, de restaurants, de garages automobiles, où les échéanciers sont souvent très serrés et les exigences esthétiques élevées.
- Construction institutionnelle : Supervision de la construction d’hôpitaux, d’écoles, de résidences pour aînés, de bibliothèques, de musées, avec des contraintes techniques et réglementaires souvent très strictes.
- Construction industrielle : Direction de chantiers pour des usines, des entrepôts logistiques, des centres de distribution, des installations manufacturières, où la coordination des systèmes mécaniques, électriques et structurels est d’une grande complexité.
Chaque secteur présente ses particularités, exigeant du surintendant une grande capacité d’adaptation et une mise à jour constante de ses connaissances.
Le surintendant de chantier est la cheville ouvrière de l’industrie de la construction au Québec. Par son leadership inébranlable, sa maîtrise des opérations et son engagement envers la sécurité et la qualité, il est le garant que chaque projet, qu’il soit grand ou petit, est mené à bien. C’est un métier exigeant, qui demande une force de caractère, une résilience à toute épreuve et une passion indéfectible pour l’acte de bâtir, mais qui offre la profonde satisfaction de voir des structures prendre vie sous sa direction, façonnant ainsi le paysage urbain et industriel du Québec.ment de secteurs industriels vitaux pour notre économie. C’est un métier d’avenir, en constante évolution avec les technologies et les impératifs environnementaux, qui offre des défis stimulants et la satisfaction de contribuer concrètement à l’efficacité et à la performance de notre tissu industriel.
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*Dans cet article, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.